La Tunisie s’est engagée dans des stratégies d’économie verte, économie bleue et économie circulaire à travers plusieurs programmes et initiatives. Parmi les projets, citons celui de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP) et l’encouragement des initiatives d’entrepreneuriat dans le secteur.
La Tunisie a bien adhéré aux efforts internationaux de lutte contre la pollution marine par le plastique, en vue de contribuer à la protection et à la préservation du bon état écologique des écosystèmes et des ressources naturelles constituant le capital naturel des générations actuelles et futures.
Ceci aura des retombées positives sur de nombreux secteurs au niveau national, notamment la santé, le tourisme, la pêche, l’environnement, etc.
Citons quelques initiatives nationales :
- Elaboration de la stratégie Littoral sans plastique en cours d’élaboration avec l’appui de la banque mondiale.
En réponse aux défis internationaux et nationaux vis à vis la lutte contre la pollution marine par les déchets plastiques, le gouvernement tunisien, en collaboration avec la BM, se penchent actuellement sur l’élaboration d’une stratégie « Littoral sans plastique ou LISP – Tunisie ». L'objectif global étant de parvenir à un littoral sans plastique. L'objectif spécifique est de réduire la pollution marine par les déchets plastiques et assurer une gestion dans une perspective de l’économie circulaire. La vision est un littoral tunisien sans plastique adoptant des modèles circulaires inclusifs et durables.
- Stratégie nationale de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés 2020 – 2035, dont la vision est de« Promouvoir une gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés, dans le cadre d’une économie circulaire en s’appuyant sur des communes performantes en vue de protéger l’environnement et de rehausser le cadre de vie ». A travers ;
- La promotion d’une gestion intégrée mettant fin aux pratiques sectorielles et appuyée sur une approche multisectorielle,
- L’intégration de la gestion des déchets ménagers dans le processus de l’économie circulaire (En se basant sur la REP),
- Le renforcement des capacités et le développement des moyens humains, techniques et financiers des municipalités.
- Stratégie de l’économie circulaire en cours d’élaboration.
- Interdiction des sacs en plastiques à usages unique (Décret n°32 du 16 janvier 2020)
- Processus de mise en place de la Responsabilité Elargie du Producteur.
- Une forte implication des associations et du Secteur Privé (Projet COOP-VERD, Projet SOS plastic ACG, Association Ecotourisme et Environnement - Nabeul, TUNISIE RECYCLAGE, OCEANIS,…)
- Campagnes de propreté dans tout le pays basées sur l’appui du volontariat et le changement des comportements.
La Tunisie est un pays bénéficiaire du projet Marine Litter Med et a pris des actions pour réduire les effets négatifs des sacs en plastique à usage unique (SPUU). Ce processus a abouti à l’adoption du décret n°32 du 16 janvier 2020 fixant les types de sacs en plastique dont la production, l’importation, la distribution et la détention sont interdites sur le marché intérieur, pour lequel le Medwaves, ainsi que d’autres experts, ont donné un avis technique.
Le décret interdit les SPUU sauf s'ils sont à usage multiple ou biodégradables conformément aux dispositions d’un arrêté spécifiant les tests et les critères d’évaluation de la biodégradabilité.
Le décret gouvernemental est entré en vigueur à compter du 1er mars 2020 en ce qui concerne les grandes surfaces et les pharmacies, et le 1er janvier 2021 pour tous les producteurs, importateurs, distributeurs et détenteurs des sacs en plastiques. Cependant, dû aux contraintes posées par la pandémie du COVID-19 et autres, le contrôle visant la mise en œuvre du décret a été reporté pour le mettre en application depuis le 01 septembre 2022.
Suite à l’entrée en vigueur du décret sur les sacs en plastique depuis janvier 2021 et pour passer à sa mise en œuvre pour l’atteinte de ses objectifs escomptés , il s’avère indispensable de déployer une campagne de communication auprès des deux publics cibles : les commerçants et les consommateurs.
D’une part, les commerçants doivent connaître quels sont les sacs interdits dont on ne peut pas s’en procurer ni distribuer, et d’autre part les consommateurs doivent être sensibilisés pour le changement de leurs comportements vis-à-vis des sacs en plastiques à usage unique pour des besoins de citoyenneté et de protection de l’environnement conformément aux exigences et stipulations du dit decrêt.
Dans cette optique, le Ministère de l’Environnement en coopération avec Medwaves a conçu une campagne de communication en faisant recours à des supports de communication élaborés à cet effet et a engagé une campagne suite à la conférence de presse du 11 mai 2022.
Afin de mettre en œuvre la campagne sur terrain, il est à rappeler que cinq associations tunisiennes ont été engagées pour mobiliser des agents et enquêteurs dans de nombreuses villes, notamment : Tunis, Tabarka, Sfax, Gabès, Djerba et Tataouine.
Ils ont visité les marchés et les magasins afin de distribuer les supports de communication et expliquer les dispositions du décret, l’occasion de sonder les commerçants et consommateurs sur leurs habitudes vis-à-vis des sacs en plastiques, et sur le contenu du décret. En parallèle, d'autres activités telles que des concours vidéo ou des tables rondes sur le sujet ont été organisés. Ces actions sur le terrain s'inscrivent dans le cadre du projet financé par l'UE Marine Litter Med.
La campagne “Soyons responsables”
La vidéo
La casquette
D’autre part, dans le cadre du projet « Soutien à l’eau et à l’environnement (WES) dans le cadre de l’IEV Région du Sud Voisinage» qui est un projet d’appui technique régional financé par l’Instrument européen de voisinage (IEV) Sud/Environnement nous avons envoyé une requête pour le renforcement des mesures politiques et juridiques engagées par la Tunisie pour la réduction et l’interdiction de certains types d’emballages en plastique à usage unique et nous visons établir une feuille de route pour l’extension des mesures de restriction à d’autres emballages en plastique à usage unique et la requete a été accepté et le processus viens de commencer à travers une réunion de démarrage qui a eu lieu le 17 octobre 2022.
La Tunisie fait part de la résolution des Nations unies 5/14 intitulée « Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant » prendra fin en 2024
Le 2 mars 2022, les chefs d'État, les ministres de l'environnement et d'autres représentants des États membres de l'ONU ont approuvé une résolution intitulée «Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant», lors de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement 5.2 à Nairobi pour mettre fin à la pollution plastique et forger un instrument (accord) international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin, d'ici 2024.
Cet instrument pourrait combiner des approches contraignantes et volontaires, fondé sur une approche globale couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques y compris sa production, sa conception et son élimination et tenant compte, entre autres, des principes que renferme la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, ainsi que des circonstances et des capacités nationales,
La résolution a également reconnu la nécessité d’un renforcement des capacités et une assistance technique et financière pour que les pays en développement et en transition pour pouvoir mettre en œuvre de manière effective certaines obligations juridiques découlant d’un nouvel instrument international juridiquement contraignant;
La résolution a énuméré dans ce cadre un certain nombre de dispositions que cet instrument devrait comprendre, notamment :
- Encourager une production et une consommation durables des matières plastiques
- Promouvoir des mesures de coopération aux niveaux national et international visant à réduire la pollution plastique du milieu marin, y compris la pollution plastique existante ; ainsi que la coordination avec les conventions, instruments et organisations régionaux et internationaux pertinents
- Élaborer, mettre en œuvre et actualiser des plans d’action nationaux visant à œuvrer en faveur de la prévention, de la réduction et de l’élimination de la pollution plastique, et à soutenir la coopération régionale et internationale ;
- Prévoir l’établissement de rapports au niveau national;
- Évaluer périodiquement les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’instrument ; ainsi que son efficacité pour atteindre ses objectifs ;
- Fournir des évaluations scientifiques et socioéconomiques de la pollution par les plastiques ;
- Améliorer l’état des connaissances par la sensibilisation, l’éducation et l’échange d’informations;
- Engager l’ensemble des parties prenantes, y compris le secteur privé, à prendre des mesures et à promouvoir la coopération aux niveaux local, national, régional et mondial ;
- Mettre en place un programme d’action multipartite ;
- Définir les modalités d’aide en matière de renforcement des capacités et d’assistance technique, de transfert de technologies dans des conditions arrêtées d’un commun accord, et d’assistance financière, reconnaissant que la mise en œuvre effective de certaines obligations juridiques découlant de l’instrument dépendra de la disponibilité du renforcement des capacités et d’une assistance financière et technique adéquate ;
- Promouvoir la recherche sur des approches qui soient durables, abordables, novatrices et efficaces par rapport au coût et le développement de ces approches ;
- Traiter les cas de non-respect ;
La résolution a appelé également les États Membres à poursuivre les activités en les intensifiant et à adopter des mesures volontaires pour lutter contre la pollution par les plastiques, notamment des mesures touchant à la production et à la consommation durables, ce qui peut inclure des approches de l’économie circulaire, et à élaborer et à appliquer des plans d’action nationaux tout en encourageant l’UNEP à des interventions et des initiatives internationales au titre des cadres réglementaires nationaux et, sur une base volontaire, à fournir des informations statistiques sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques, selon qu’il conviendra, en tenant compte de leurs circonstances nationales.