Approche de la gestion participative dans le domaine de l'environnement et du Développement Durable

La gestion participative dans le domaine de l'environnement et du développement durable consiste à renforcer l’autonomie des individus concernant la maîtrise de leur propre vie et de leur avenir, en leur fournissant des connaissances et outils nécessaires. L’accent est mis sur le collectif. Pour évaluer la participation, il est pertinent de s’interroger au sujet des personnes qui participent et de celles qui ne participent pas, à quel type de décision la population est amenée à participer et dans quelle mesure la participation influence véritablement le processus de décision. Se poser ces questions est essentiel pour distinguer une participation biaisée et une authentique participation, sous la forme d’un contrôle citoyen permettant véritablement d’exercer un pouvoir sur les décisions affectant la vie quotidienne. Afin que la participation soit authentique, il convient de s’assurer que les citoyens utilisent vraiment l’espace participatif qui leur est proposé et veiller à leur fournir des mécanismes de soutien et de formation, pour qu’ils puissent disposer des capacités et connaissances nécessaires à leur véritable empowerment, à un authentique contrôle citoyen. La participation ne doit pas se limiter à un espace de participation mis à disposition des citoyens, il faut qu’il y ait un véritable pouvoir d’influence, qui soit pris en considération par les autorités publiques et qui se concrétise par des réalisations politiques, mais aussi qui soit supporté « d’en bas » par les associations qui poussent les citoyens à exercer leur pouvoir. La participation authentique demande du temps, de la persistance et un véritable investissement politique et citoyen.

Grâce au financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) de la Banque mondiale (BM), il a été possible en 2015, pendant six mois, de réaliser un projet sur La gouvernance et le renforcement des capacités dans le domaine de l'environnement et du développement durable.

La mise en œuvre du projet a visé la promotion de la participation des acteurs locaux afin de renforcer une démarche de gestion communautaire et intégrée ou d’un projet de développement territorial sur différents sites possibles, situés sur la frange côtière, en privilégiant les sites où cette activité pouvait être intégrée à d’autres activités, initiatives, projets, plans et stratégies de gestion environnementale en cours ou en préparation. 

Etapes, contenu, produits et résultats de l’activité

Cette activité a été réalisée en 5 étapes :

  1. une étape préliminaire, dédiée au développement et à la validation d’une méthodologie globale et d’un plan de travail détaillé, fondée sur la mise en place d’une cellule de suivi chargée de la facilitation et de l’accompagnement de la réalisation de l’ensemble des tâches liées à l’activité Participation, qui a permis :
    • l’identification des acteurs locaux influents qui ont un rôle à jouer dans la gestion du site appelé à faire l’objet d’une planification stratégique territoriale participative
    • l’étude et l’évaluation des sites pré-identifiés pour une meilleure connaissance des problèmes, des enjeux et des défis, basée sur les informations à collecter et à partir des entrevues avec les acteurs locaux
  2. Une deuxième étape préparatoire menée à travers :
    • a. la réalisation d’une exploration conduite sous forme d’entretiens semi structurés avec les acteurs nationaux, régionaux et locaux en vue de mieux cerner leurs besoins et attentes et leur adéquation avec l’activité Participation,
    • b. l’identification et la cartographie des acteurs et des parties prenantes,
    • c. l’établissement d’un « état de l’art » dans le domaine de la gestion environnementale participative.
    • l’identification des acteurs impliqués au niveau de chaque site,
    • l’identification des stratégies, plans et projets de développement de chaque site,
    • la présentation de la démarche et de son intérêt et l’identification des attentes et besoins des acteurs vis-à-vis de l’activité Participation,
    • la compréhension des enjeux, défis et opportunités de chaque site en vue de la mise en œuvre de l’activité Participation,
    • la cartographie des acteurs.
  3. La troisième étape a été menée à travers deux ateliers par site, consacrés à l’établissement d’un état des lieux et de l’élaboration collective d’orientations stratégiques puis du développement de stratégies, d’indicateurs pertinents, d’un plan d’action prioritaire et la négociation des arrangements entre acteurs concernés. Elle a permis la mise en œuvre opérationnelle et expérimentale de la participation inclusive.

    a. Le premier atelier de réflexion et d’échange entre les acteurs locaux sur les problématiques et les enjeux de développement qui concernent leur territoire en lien avec le développement durable et la préservation de l’environnement, s’est déroulé en plusieurs étapes et a permis de :

    • comprendre la situation actuelle et les évolutions possibles du territoire, identifier de manière précise et concertée les problèmes relatifs à la gestion du site et plus particulièrement ceux en lien avec la problématique environnementale ; l’objectif étant d’obtenir une vue d’ensemble des problèmes et de leur importance
    • hiérarchiser les problèmes
    • examiner les problèmes prioritaires à la lumière des contraintes et opportunités de développement du site
    • développer les indicateurs de durabilité
    • explorer l'avenir en développant des scénarios et choisir un scénario souhaitable

    b. Un second atelier a permis par la suite aux acteurs de réfléchir à une valorisation durable de leur territoire et de définir une vision partagée pour sa gestion future ; cet atelier a été consacré à :

    • la réflexion pour l’établissement d’une vision collective dédiée au territoire,
    • la résolution de chaque problème dans le processus de planification,
    • l’appréciation de chaque solution à la lumière des contraintes et opportunités et au regard des ressources disponibles et du cadre institutionnel et réglementaire,
    • la proposition d’un plan stratégique de gestion
    • la négociation des arrangements concernant l’implication des acteurs locaux dans le suivi des objectifs de la stratégie, ainsi qu’une tentative d’ancrage d’une plate-forme multi-acteurs locale en tant qu’outil participatif de gestion du territoire

     

  4. Les résultats de cette démarche ont par la suite été capitalisés lors d’une quatrième étape à travers un guide méthodologique et un manuel de bonnes pratiques
  5. La cinquième étape située en fin de parcours a permis la restitution des résultats de cette activité lors d’un séminaire (25 septembre 2015)