Dans le cadre de ses efforts pour promouvoir un tourisme durable en harmonie avec l’environnement, la Banque Mondiale, en partenariat avec le gouvernement tunisien, a lancé une initiative visant à intégrer la comptabilité des écosystèmes en Tunisie. Ce projet stratégique a pour objectif d’évaluer les menaces pesant sur les services écosystémiques et d’identifier les zones à fort potentiel pour le développement de l’écotourisme.
Un atelier de consultation s’est tenu les 26 et 27 septembre 2024 à Tabarka. Cet événement a été organisé conjointement par le Ministère de l’Environnement et le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, en collaboration avec l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Il a rassemblé de nombreux acteurs clés, dont des représentants des ministères de l’Économie, de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, ainsi que des institutions comme l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), l’Agence Foncière Touristique (AFT), l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE), et l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL). Étaient également présents l’Institut National de la Statistique (INS) ainsi que des organisations non gouvernementales.
L’atelier intervient dans un contexte où les écosystèmes naturels subissent une pression croissante due aux activités humaines, et où le tourisme, secteur clé de l’économie tunisienne, doit s’adapter pour devenir plus durable. Il est aujourd’hui essentiel de réinventer le modèle touristique pour qu’il devienne plus respectueux de l’environnement tout en assurant sa résilience. Cet événement a permis de jeter les bases d’une gestion innovante et durable des ressources naturelles, en introduisant la Comptabilité Écosystémique du Capital Naturel (CECN) comme un outil précieux pour surveiller le capital naturel du pays. La CECN permet de produire des indicateurs fiables pour orienter les prises de décision dans le secteur du tourisme, en tenant compte de la préservation des écosystèmes.
Par ailleurs, cet atelier a mis en avant les résultats du projet Copernicea, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et géré par l’OSS. Ce projet a pour ambition de créer un réseau national et régional facilitant le partage de données essentielles pour la comptabilité écosystémique du capital naturel dans six pays francophones : le Burkina Faso, la Guinée-Conakry, le Maroc, le Niger, le Sénégal et la Tunisie. Il vise à doter ces pays de systèmes autonomes et adaptés à leurs besoins spécifiques en matière de gestion écosystémique.
Cet événement marque ainsi une étape cruciale dans le processus de transition vers un tourisme durable en Tunisie. Grâce à cette initiative, le pays renforce ses engagements en faveur de la préservation de ses ressources naturelles tout en développant un modèle touristique plus résilient et respectueux de l’environnement.