Dans le cadre des événements du mois de l’environnement de l’année 2024, le Ministère de l’environnement a organisé le 27 juin 2024 un atelier de concertation relatif aux mesures et investissements d’adaptation prioritaires dans le cadre du projet de « Plan d’investissement destiné à l’adaptation et à la résilience de l’économie bleue aux changements climatiques en Tunisie (2026-2030) », présidé par Madame la Ministre de l’environnement, qui accorde toute l’importance voulue à la préservation des 1300 kilomètres de côtes du pays, afin que la mer et le littoral puissent continuer à jouer le rôle crucial qui est le leur dans le développement économique et social des générations actuelles et futures.
Cet événement a réuni des partenaires techniques et financiers, des représentants de divers ministères et entreprises publiques, ainsi que des invités de divers horizons.
Faisant suite au lancement, le 27 mai 2024, avec le soutien de la Banque Mondiale, de la synthèse de la Feuille de route relative à l’économie bleue et de la Stratégie littoral sans plastique (LISP), qui s’inscrivent parmi les mesures 15, 25 et 31 de la Stratégie nationale de transition écologique, approuvée en 2023 à l’horizon 2035/50, fondée sur la réalisation par tous les acteurs de tous les secteurs de 53 mesures réparties en 5 axes, l’objectif du présent atelier était de rassembler les acteurs concernés pour définir les actions nécessaires à la résilience de l’économie bleue face aux défis climatiques en Tunisie au cours de la période 2026-2030. La mer est en effet une ressource essentielle pour la Tunisie, qui offre des emplois, de la nourriture, une croissance économique, une régulation climatique et du bien-être aux communautés côtières.
En outre, l’économie maritime représente environ 15 % du PIB national, avec une contribution significative du tourisme balnéaire. Le littoral tunisien est confronté à des défis tels que l’érosion côtière, la pollution par le plastique et les effets des changements climatiques. Selon les projections, le niveau de la mer pourrait augmenter d’un mètre d’ici la fin du siècle, menaçant plus de 116 000 hectares de terres et 9 % des lagunes littorales. L’érosion côtière, avec un recul de 70 cm par an, menace les plages de sable et les côtes, les infrastructures portuaires, les terres agricoles et les écosystèmes marins.
Les coûts liés à l’élévation du niveau de la mer pourraient atteindre 6,9 % du PIB entre 2020 et 2050, impactant considérablement le secteur du tourisme balnéaire. Face à ces défis, des mesures spécifiques de la Stratégie nationale de transition écologique à l’horizon 2035/50 sont dédiées à la protection du littoral et à l’économie bleue, outre la Feuille de route relative à l’économie bleue et la Stratégie littoral sans plastique (LISP), puisque la Stratégie nationale de développement neutre en carbone et résilient aux changements climatiques (SNDNC-RCC) à l’horizon 2050 et la Contribution déterminée au niveau national (CDN) de la Tunisie, présentée en 2015, puis actualisée en 2021 et qui sera encore une fois révisée d’ici 2025, qui font partie de l’axe 2 de la SNTE dédié à la lutte contre les changements climatiques (mesures 13 à 19), visent à renforcer la résilience des secteurs économiques bleus. L’atelier relatif au Plan d’investissement pluriannuel vise à maîtriser les effets des changements climatiques sur les activités économiques bleues, y compris le tourisme côtier, la pêche, l’aquaculture, les infrastructures portuaires et côtières, ainsi que les écosystèmes marins.
Il est en effet essentiel de renforcer la gestion intégrée des zones côtières, d’investir dans des infrastructures résilientes et durables et de promouvoir un tourisme durable. La mise en œuvre de ce plan nécessitera une approche intégrée et collaborative, impliquant une coordination renforcée entre les différents ministères et les parties prenantes. L’adaptation aux changements climatiques et la résilience de l’économie bleue représentent des défis complexes mais aussi une opportunité de transformation positive pour la Tunisie, qui peut élaborer des solutions innovantes et durables lui permettant à la fois de protéger son littoral et de soutenir le développement économique et social.